Mes réflexions

Une histoire de papillon

C’est une histoire de papillon… qui porte à réflexion.

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Il était une fois un homme qui se promenait dans un boisé. Il aperçut  un cocon de chenille sur une branche morte. Il s’y arrêta pendant un bon moment pour mieux l’observer.

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Soudain, il vit un petit trou se former au travers du cocon et remarqua un minuscule papillon en train de se débattre, en luttant de toutes ses forces, afin de sortir de son cocon, par ce petit trou. Au bout d’un certain temps, après que ce lépidoptère ait donné son maximum, l’homme constata que le papillon ne bougeait presque plus. Il était affaibli, ce qui lui donna l’impression qu’il allait abandonner. L’homme avait la certitude que le papillon avait fait tout ce qu’il pouvait pour sortir par ce trou, sans succès. Alors, il décida de l’aider, il sortit un canif de sa poche et coupa le reste du cocon. Le papillon fut expulsé facilement hors de son enveloppe. Son corps était maigre, faible, enflé, petit et ses ailes toutes ratatinées. L’homme continua de le contempler, car il s’attendait à ce que, d’un moment à l’autre, ses ailes s’ouvrent toutes grandes et qu’elles soient capables de supporter son corps pour qu’il puisse enfin prendre son envol.

Mais, il n’en fut rien! En fait, le papillon passa le reste de sa vie à ramper avec son corps enflé et ses ailes déformées. Il n’a jamais été capable de voler. Ce que l’homme ignorait, malgré son geste de gentillesse et ses bonnes intentions, c’est que la lutte que le papillon devait effectuer en passant par le trou étroit du cocon est un stade indispensable et essentiel à son développement. Cet effort est vital et nécessaire de crever son cocon et déployer ses ailes par lui-même afin d’être en mesure de voler et de se libérer une fois pour toute de son cocon.

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Il nous arrive tous de se retrouver dans un  « cocon » ou de voir un ami, un parent ou son propre enfant face à une épreuve, un souci ou un problème quelconque. C’est souvent à ce moment précis qu’on sent le devoir de faire quelque chose, avec toutes les bonnes intentions du monde.

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Comme il y autant de façon de réagir que de sortes d’humains sur la terre, certains décident de porter le poids de l’autre sur leurs épaules, d’autres agissent en trouvant les solutions à la place de l’autre. Probablement pour ne pas voir leur souffrance. C’est ce qui pourrait nous motiver à agir de cette façon. Tsé ce sentiment d’impuissance quand on côtoie une personne en pleine détresse qui nous est cher ou qui semble incapable de passer à travers une situation. Pis on s’dit  « j’prendrais bien les problèmes à sa place ».

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Il y a aussi ceux, appelons-les « superhéros » qui, bien souvent consciemment ou pas, font tout à la place des autres. J’sais pas si c’est par facilité, rapidité ou pour garder un certain contrôle qu’ils démontrent qu’ils sont indispensables dans la vie de l’autre. J’imagine que c’est parfois plus rapide de skipper cet étape pis de le faire soi-même que de donner les outils nécessaires aux personnes afin qu’ils  se débrouillent par eux-mêmes. Pensons à ce petit enfant qui apprend à parler. Combien de fois on a tendance à terminer ses phrases. Ce qui a pour effet de freiner son développement langagier. Combien de fois on habille nos p’tites frimousses, pour ne pas être en retard ou trop pressés ou simplement par soucis que ça soit « bien fait ». Ben ça pour effet de bloquer son autonomie. Y’a les fois aussi où on a passé maître dans la gestion de conflits, faqu’on trouve facilement des solutions pis on règle ça à notre façon. Mais, en fin de compte, tu vas quand même empêcher l’apprentissage d’habilités sociales importantes et la progression de son raisonnement.

Puis, lorsque viendra l’ingrate période où l’on doit jongler avec l’adolescence, on n’a souvent pas trop envie de se chicaner ou de confronter son jeune adulte pour les tâches et/ou les responsabilités. Certains décident de le faire eux-mêmes et deviennent experts en arguments pour excuser cet écart de comportement. Dans le genre    « Hum! Il est pas encore prêt », « il a ben l’temps pour apprendre à le faire » ou bien « il est ben trop occupé ».

À l’âge adulte, y’a de fortes chances qu’on se retrouve à dealer avec des personnes paresseuses, incapables de faire face aux obstacles de la vie, qui auront toujours besoin des autres pour avancer, pour faire les tâches plates et qui auront, par conséquent, autant de difficultés à surmonter les épreuves de la vie. Rappelons-nous de ce petit papillon qui n’aura jamais été capable de voler de ses propres ailes.

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Quoi qu’on en dise, j’crois que chaque personne doit surmonter chacune des épreuves que la vie lui apporte. Que ce soit aussi banal que de marcher, manger tout seul, s’habiller ou même plus complexe comme une dépendance, une rupture, un échec scolaire, une perte d’emploi, etc. Notre rôle d’accompagnement est davantage indispensable pour qu’elle apprenne à développer ses propres capacités à se débrouiller.

Encourager, motiver, soutenir et offrir notre présence, je crois fermement que c’est le secret. Finalement, seules les personnes concernées peuvent se sortir de ce qui les touche afin de faire face à ses peurs, ses émotions et ses angoisses.

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C’est comme un passage obligatoire que chacun doit fournir pour vaincre, ou donner du sens à son épreuve. Aussi douloureuse soit-elle, elle renforce toujours ceux qui la surmontent!  Les plaies  de la vie témoignent que nous avons gagné plusieurs batailles! Nous avons tous en nous le pouvoir de sortir de son cocon!

Les barrières mises sur notre chemin sont exactement ce dont nous avons besoin pour grandir et évoluer. Imaginez passer au travers des âges sans développer les capacités nécessaires pour franchir les obstacles! Nous serions exactement comme le papillon. Nous ne  serions jamais aussi forts que nous pourrions l’être et nous ne pourrions pas bien voler vers l’accomplissement de nos buts et de nos rêves.

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Apprendre, c’est se développer, c’est stimuler et enrichir son propre potentiel en devenant plus autonome et débrouillard. C’est former l’estime et la confiance en soi, ce qui ajoutera du courage,  de l’audace et de l’intuition.

Apprendre c’est s’outiller pour évaluer les différentes options, c’est anticiper les problèmes donc les solutions.

Apprendre, c’est enseigner un mode proactif. Être proactif dans la vie, ça permet souvent d’accéder à la réussite et à l’épanouissement, autant personnel que professionnel. Tout ça, ben ça vient de la façon dont on a été guidés dans son éducation depuis sa plus tendre enfance.

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Rappelons-nous que les choses que nous avons le mieux apprises et que nous n’oublierons jamais sont les étapes que nous avons franchies par nous-même! Les difficultés que nous avons réglées et les apprentissages que nous avons faits. Ma mère me disait tout le temps: « Ne cours pas dans les escaliers, tu vas tomber » mais j’ai continué de courir jusqu’à ce que je déboule les escaliers… Pis là … j’ai arrêté de courir…

La prochaine fois, quand tu prendras la parole à la place de ton enfant, que tu décideras de l’habiller pour faire plus vite, que tu décideras de faire le lit de ton ado pour faciliter les choses, lorsque tu prépareras son lunch parce que tu penses qu’il n’est pas capable, quand tu trouveras des solutions à la place de ta meilleure amie juste parce que tu penses que c’est la meilleure chose à faire… quand tu crois que y’a juste ta façon de faire les choses pis que c’est pas plus grave que ça si tu le fais à sa place, souviens-toi de l’histoire du papillon!

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Fais en sorte que l’autre sache que tu es là s’il en a besoin. S’il te dit: «J’ai besoin d’aide», comprend le comme: «accompagne-moi», «soutiens-moi», «encourage-moi», «écoute-moi», «conseille-moi», «montre-moi». Démontre-lui de l’empathie et de la disponibilité. Pis garde en mémoire que l’apprentissage d’essais ou d’erreurs, c’est un chemin vers l’autonomie et la confiance en soi!

Comme nul n’est parfait et que nous avons totalement à cœur le bien-être des personnes qui nous sont chers, nous avons tous, par moment, tendance à agir comme l’homme dans le boisé avec le papillon. Ah, notre grand cœur ne nous fait pas toujours prendre les meilleures décisions. Tsé comme dans l’expression « Ne pas voir plus loin que le bout de son nez », tu ne te rends pas vraiment compte que l’aide apportée peut occasionner des impacts à plus long terme. Cependant, rappelle-toi que, lorsque qu’un obstacle surgit, c’est pas pour rien et que parfois l’action ne vient pas toujours de l’extérieur, mais souvent de l’intérieur! Ben oui c’est plus facile à dire qu’à faire. Mais, déjà d’en prendre conscience, c’est une démarche vers de meilleures interventions.

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« Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour.

Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours. »

Nathalie

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